Voici le 2eme article de la série consacrée à l’orientation en montagne.
Après avoir découvert la carte, nous allons voir à quoi servent boussole et altimètre.
LA BOUSSOLE :
La boussole est composée de 3 parties :
- Une aiguille aimantée qui tourne et dont la partie rouge indique le nord magnétique.
- Un cadran rotatif gradué de 0° à 360°.
- Une plaquette graduée avec un repère de visée.
A quoi sert une boussole ?
Il y a plusieurs utilisations possibles :
- déterminer sa position
- relever sur une carte une direction à suivre
- suivre sur le terrain une direction donnée
Comment trouver le nord avec la boussole ?
Le nord magnétique est indiqué par le coté rouge de l’aiguille. Attention : il est légèrement différent du nord géographique (haut des cartes) : c’est la déclinaison magnétique.
Cette différence fluctue dans le temps. A nos latitudes, hormis pour des longs parcours, on peut la négliger.
Attention, la boussole, quel que soit le modèle, est sensible aux objets métalliques et appareils électroniques. Vous devrez les éloigner le plus possible de votre boussole.
L’ALTIMETRE :
En montagne, l’altitude est un élément prépondérant dans l’estimation d’une position. L’altimètre donne l’altitude d’après la pression atmosphérique.
Il doit être calé régulièrement, en passant à des points cotés. Un bon altimètre doit être « compensé en température » sinon il sera inexploitable pour une orientation précise.
Comment ça marche ?
La pression atmosphérique est liée au poids de la colonne d’air. Plus on monte en altitude, plus la hauteur de la colonne d’air diminue et donc plus la pression diminue.
Théoriquement et dans des conditions normales, on mesure 1013 mBars au niveau de la mer, 899 mBars à 1000 m, 795 mBars à 2000 m, 701 mBars à 3000 m, 616 mBars à 4000 m, 540 à 5000m …
Pour évaluer l’altitude, l’altimètre se base sur une variation de pression et calcule la variation d’altitude correspondante.
Les conditions de référence (dites « normales ») sont de 15°C et 1013 mBar au niveau de la mer. Si ces conditions ne sont pas respectées, les estimations d’altitude sont faussées. En effet, la pression atmosphérique est liée à la météo. La pression normale au niveau de la mer est de 1013 mBars mais elle peut varier, de 980 mBars (dépression) à 1040 mBars (anticyclone), toujours à ce même niveau.
En clair, cela veut dire que, pour un lieu donné, la pression varie en fonction de la météo et donc l’indication d’un altimètre variera aussi. C’est pour cette raison qu’il est impératif de re-calibrer son altimètre lors de passage en des points cotés, surtout par météo variable.
L’altitude indiquée par un altimètre est elle fiable ?
On peut constater deux types d’erreurs lors de l’utilisation d’un altimètre :
- une première, purement technique, due à une variation possible de la température du capteur. Cette variation de température entraîne une variation sur la pression mesurée, et donc une variation sur l’altitude affichée. Pour corriger cette erreur, certains altimètres sont équipés d’un thermomètre et sont dits « compensés en température« .
- une deuxième erreur, due à un écart de température de l’atmosphère par rapport aux conditions de référence (15°C). Le gradient de pression est défini pour une température de référence au niveau de la mer. Un écart de température T par rapport à cette référence engendre une erreur relative de l’altitude estimée de l’ordre de 3,5 mètres pour 1000 mètres et par °C. En fait, l’erreur est de T/288 (en pourcentage).
Exemple chiffré du deuxième type d’erreur : Une température de 0°C au niveau de la mer, soit un écart T de 15°C avec la température de référence. La variation d’altitude indiquée par l’altimètre dans ces conditions sera sur-estimée de 15/288, soit 5,2%. Depuis le dernier étalonnage, si l’altimètre indique que vous êtes descendus de 1000 mètres, en fait, vous avez seulement perdu 948 mètres…
D’où l’utilité de calibrer l’altimètre le plus souvent possible. Cette erreur n’est pas compensée pas les altimètres.
L’altimètre est un outil précieux de navigation, mais il est sensible et l’altitude donnée n’est qu’une estimation. L’erreur reste néanmoins très faible dans la plupart des cas. Il est impératif de le choisir compensé en température, et il faut le caler en altitude chaque fois que c’est possible (passage à un point connu).
Avec ces trois instruments (carte, boussole et altimètre), quelques techniques d’orientations et surtout de l’entraînement, vous serez paré pour naviguer, même en mauvaises conditions (météo et visibilité).
En complément, l’utilisation du GPS (Global Positionning System) peut être utile. Ce petit appareil va vous faciliter l’orientation mais il ne dispense absolument pas de connaître les techniques de base. L’électronique peut toujours ne pas fonctionner lorsque vous en aurez besoin. De plus, suivant la zone ou vous évoluez en montagne, il peut y avoir des zones d’ombres qui vous empêcheront de recevoir correctement les satellites. Et sans un minimum de satellites (5 en général pour les trois dimensions) le GPS ne vous sera d’aucune utilité.
Dans le prochain article de la série, nous découvrirons quelques techniques de base de l’orientation.