Et si cet été, la perle rare n’était pas celle que tout le monde attend ? Imaginez une étendue d’eau bordée de falaises abruptes, blottie dans un écrin de nature préservée, loin du tumulte des grandes stations touristiques. Un lieu où le vert profond des forêts épouse les reflets miroitants d’un lac glaciaire, où chaque pas semble vous rapprocher d’un secret bien gardé.
Vous êtes au cœur des Alpes, quelque part entre les célèbres domaines de ski et les routes serpentines de la vallée d’Aulps. Et pourtant, rien ne vous prépare à ce que vous allez découvrir. Les familles s’y retrouvent pour une journée au calme, les amoureux pour un pique-nique au bord de l’eau, et les randonneurs pour un détour rafraîchissant dans un décor qui rappelle parfois les grands espaces canadiens.
Une nature brute, presque irréelle
Le chemin s’élargit soudain, la fraîcheur se fait plus présente… et là, le décor se dévoile. Un lac aux eaux vert émeraude bordé de parois rocheuses, comme découpé dans un rêve nordique. Pas de route qui le contourne, juste un sentier paisible, accessible à tous, et une ambiance silencieuse, presque solennelle. Certains jours, un léger brouillard se lève au-dessus de la surface, comme un voile posé sur un lieu trop beau pour être vrai.
Le site n’est pas seulement esthétique. C’est un véritable terrain de jeu pour les amateurs d’activités douces : stand-up paddle, pédalo, canoë… mais aussi baignade dans une eau pure, à la température parfois vivifiante, idéale pour se sentir pleinement vivant. Pour les plus contemplatifs, les tables en bois sous les arbres invitent à un déjeuner simple, avec vue sur le miroir du lac.
L’histoire cachée sous les eaux
Ce havre de paix n’est pas né d’hier. La légende raconte qu’un immense éboulement au XIIe siècle aurait barré la vallée, donnant naissance au lac. Certains disent même qu’un dragon endormi repose dans ses profondeurs, provoquant de mystérieux remous quand la chaleur devient trop forte. Fable ou réalité ? En tout cas, le silence qui y règne entretient le mystère.
Autour, la flore est celle des alpages d’altitude : orchis tachetés, gentianes bleues, pins à crochet. Et si vous êtes chanceux, vous pourrez croiser un chamois ou entendre le sifflement d’une marmotte curieuse. Les enfants adorent aussi l’aire aménagée pour eux, près d’un bassin plus petit dédié à la baignade.
Et ce lieu, c’est…
Le lac de Montriond. Niché à quelques minutes de Morzine, ce petit bijou reste encore relativement épargné par le tourisme de masse. C’est pourtant l’un des plus beaux lacs glaciaires de Haute-Savoie, avec ses 1 076 mètres d’altitude et ses 32 hectares de tranquillité pure. Une sorte de « Canada miniature », comme le surnomment affectueusement les locaux.
Mon expérience personnelle
J’y suis allé un matin de fin août, sur les conseils d’un ami vivant dans la vallée. Arrivé tôt, j’ai vu les premières brumes se dissiper lentement au-dessus de l’eau. J’ai marché en silence sur le sentier, croisé un pêcheur solitaire, puis je me suis assis au bord de l’eau avec un café encore fumant. Je n’ai rien fait de spectaculaire. Et pourtant, cette journée reste l’une des plus marquantes de mon été. Comme une parenthèse suspendue, loin de tout.