À mi-chemin entre les villages de Samoëns et de Morzine, deux perles de Haute-Savoie prisées des amoureux de montagne, se trouve un col encore largement méconnu du grand public. Son nom ne dit peut-être rien à ceux qui ne fréquentent pas les sommets… et pourtant, le col de Joux Plane cache l’un des plus beaux panoramas des Alpes françaises. Une route spectaculaire, un silence rare, un lac perché et un Mont-Blanc qui surgit au détour d’un virage : bienvenue dans un autre monde.
Une route alpine paisible, hors des circuits touristiques
Le col de Joux Plane ne mène nulle part, si ce n’est à l’émerveillement. Il ne dessert aucun grand domaine skiable, pas de téléphérique ni de zone commerciale, ce qui en fait un col de montagne resté sauvage. Et c’est précisément ce qui le rend si précieux.
L’ascension peut se faire depuis Samoëns, via une route sinueuse qui grimpe en forêt puis s’ouvre sur de vastes pâturages. En été, on y croise plus de vaches que de voitures. Le calme est saisissant, presque déroutant. C’est une parenthèse de fraîcheur, loin des foules et du bruit.
Une vue imprenable sur les géants des Alpes
Arrivé au sommet, à 1 691 mètres d’altitude, c’est le choc visuel. La chaîne du Mont-Blanc se dévoile dans toute sa grandeur. À vos pieds, un petit lac d’altitude aux reflets d’ardoise. Et tout autour, les sommets acérés du Haut-Giffre, les Dents Blanches, la Pointe Percée, les crêtes des Aravis. Un véritable balcon suspendu sur les Alpes, où les nuages jouent avec les cimes.
Quand le ciel est limpide, on pourrait rester des heures à contempler cette scène naturelle sans artifice, juste rythmée par le vent et le passage d’un rapace dans le ciel.
Un lieu de légende pour les cyclistes
Le col de Joux Plane est une ascension redoutée et respectée. Gravie à plusieurs reprises lors du Tour de France, elle est considérée comme l’une des plus difficiles de la Grande Boucle. Depuis Samoëns, ce sont 11,6 kilomètres à plus de 8 % de pente moyenne, avec des passages qui flirtent avec les 11 %.
Pour les amateurs de deux roues, c’est un défi mythique, mais aussi un terrain de jeu d’une beauté rare. La récompense est à la hauteur de l’effort : un sommet loin des foules, baigné de lumière, avec pour seul bruit celui de la nature.
Des balades familiales et des alpages fleuris
Mais nul besoin d’être un cycliste chevronné pour profiter du lieu. Le col est aussi un excellent point de départ pour des randonnées faciles, accessibles en famille. Plusieurs sentiers serpentent autour du lac et mènent vers des belvédères naturels d’où l’on aperçoit, au loin, le Léman ou les plateaux du Chablais.
Au printemps, les alpages se couvrent de fleurs, crocus, gentianes et anémones. À l’automne, la lumière rasante embrase les sommets. Et en toute saison, le col respire la liberté.
Une impression personnelle
J’ai découvert le col de Joux Plane presque par hasard, par une belle journée de juillet, en quittant Morzine pour échapper à la foule estivale. Ce jour-là, le ciel était d’un bleu limpide, les herbes ondulaient sous le vent, et le Mont-Blanc trônait, immobile et pur, au fond du tableau. J’ai marché, seul, autour du lac. J’ai respiré. J’ai écouté le silence. Et j’ai compris que certains lieux n’ont pas besoin d’être connus pour être inoubliables.
Le col de Joux Plane est un joyau naturel méconnu, parfait pour les amoureux de calme, de grands espaces et de panoramas grandioses. Il offre une alternative authentique aux sites touristiques surfréquentés de la région. Que vous soyez cycliste, randonneur ou simple contemplatif, ce col pourrait bien devenir votre secret le mieux gardé des Alpes.